Mohammed Ghazi poète charismatique

Mardi 25 Août 2020-00:00:00
' Ayman Elghandour

 

Mohammed Ghazi Al-Najjar qui a 32 ans, est issu de Kafr El Sheikh. Ce gouvernorat prolifique qui a donné naissance à de nombreux poètes remarquables dont le plus connu est Mohamed El Chahawy. Mohamed Ghazi a écrit un seul recueil intitulé « Quand la Terre était viable », paru en 2019 par l'organisme général égyptien du livre. Il est en train de publier son deuxième recueil dont le titre est « Dirigeable ». Celui qui suit de près le mouvement culturel, remarque le dynamisme de ce poète et la richesse de sa production poétique, bien reçue dans un certain nombre de magazines, journaux et sites culturels et d'actualité tels que Al-Ahram, Al-Hilal, Ibdaa (Création), Al-Thaqafa Al-Jadida (La nouvelle culture), Littérature et critique, le journal algérien Al-Gomhoria (La République) et un magazine soudanais « Nouvelle génération ». Il a participé à des soirées de poésie et des événements culturels dans divers lieux tels que la Foire international du livre du Caire, l’Union des écrivains, la Maison de la poésie et l’Atelier du Caire. 

Influencé dès son enfance par des salafistes, Mohamed Ghazi appartenait au salafisme, ce mouvement religieux qui revendique un retour aux pratiques de la communauté musulmane à l'époque de notre prophète Mohamed et de ses premiers disciples. Les salafistes sont dogmatiques et ils ont une lecture littérale du Noble Coran et de la Sunna. Ils affirment que leur interprétation est la seule légitime. Teinté de politique, ce mouvement détourne du chemin et donne naissance aux salafistes djihadistes. Mohamed, lui-même, a réussi à convertir d'autres jeunes à ce mouvement. Mais en 2011, il se trouvait place de Tahrir, contribuant à la Révolution du 25 janvier. Là, il a rencontré tous les courants dans un moment décisif de l'histoire égyptienne. Après la chute de Moubarak, Ghazi a changé et s'est consacré à la poésie, cet art littéraire qui permet d'exprimer les rêves et les sentiments. Il fait partie des poètes qui utilisent la poésie pour nous montrer la beauté. Cette métamorphose nous rappelle celle de Miral El Tahawi. Bien qu'il soit au début de sa carrière, Mohamed Ghazi ressemble au grand poète Nizar Qabbani. Il représente le modèle du vrai poète qui s'intéresse à la fois à ses outils et à son apparence ou son look. On rencontre beaucoup de talentueux mais qui n'ont pas de charisme. 

Mettons l'accent sur des modèles de sa production littérraire. Dans son « Cerf-volant », le poète dit : Ma tête glisse dans mes mains et je pleure/ Je pleure comme une petite fille qui goûte les pleurs pour la première fois/ Je pleure et découvre que pleurer est l'éclair de l'attention dans ma tête/Tu ne vois pas, n'es vu que de la fenêtre des larmes/Chaque larme est une fenêtre/ De laquelle la petite fille voit un univers différent. Dans un autre poème intitulé « Papillon bleu », Ghazi présente une scène romantique et poétique. Il dit : « Viens, j'essaye d'enrouler mes bras autour de toi comme un arbre/ Un bras derrière ta tête et je tombe/ Un bras sur toi, au dessous de ton dos / Et je te serre comme si tu étais mon âme, mon fruit/ Et je t'attire comme si tu étais moi-même/ Je te couvre de mon nectar/ Afin que nous fondions l’un dans l’autre et devenions un corps avec quatre jambes, un cœur et deux ailes/ Sommes-nous devenus un papillon bleu géant ? Terminons avec son poème ayant pour titre « Du septième ciel ». On y lit ces vers magnifiques : « Et un papillon du septième ciel/ A atterri/ Sur la septième des ténèbres/ Dans mon âme/ Elle s'est endormie dans son cœur et s'est réveillée/ Un lotus où la lumière échappe à son bâillement/ En Créant mon nouveau monde ».